Marion, alors étudiante, découvre qu’elle est atteinte d’une leucémie. Contrainte à arrêter ses études pour pouvoir se soigner par des traitements lourds, elle recherche son premier emploi et décide de parler ouvertement de sa maladie. Découvrez son histoire…
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre expérience de vie de la maladie en quelques mots ?
Je m'appelle Marion, j'ai 27 ans et je suis assistante galeriste chez un antiquaire depuis le mois d'octobre. On m'a diagnostiqué une leucémie aiguë lymphoblastique en novembre 2017. J'ai été hospitalisée pendant onze mois et j'ai eu trois années de traitements polychimiothérapiques avec antibiotiques, ponctions lombaires et cortisone. On est dans des traitements de choc.
Comment conciliez-vous ou avez-vous concilié votre maladie, les traitements, études et travail ?
Lorsque je suis tombée malade, je venais d'être diplômée d'un master recherche en Histoire de l'art et je commençais un master pro dans le marché de l'art. Dès le départ, les hématologues m'ont fait comprendre que les trois années de traitements à venir allaient être intenses. Hospitalisée, j'ai essayé le premier mois de maintenir un lien avec l'école, avant de prendre conscience que les médecins avaient raison. Les traitements étaient tellement intenses que je n'en avais pas la force. J'ai mis toute ma vie en pause pendant toute la durée des traitements. C'est-à-dire trois ans. Entre les effets secondaires et ma sévère immunodéficience, c'était mieux ainsi. Il fallait me préserver.
La reprise a été violente, car pendant trois ans, je n'avais pas eu un rythme de vie « classique » et j'étais à la recherche de mon premier emploi dans un secteur difficile. Après avoir eu de nombreux refus, je me suis inscrite auprès d’un cabinet de recrutement et d'accompagnement à l'insertion professionnelle dans les secteurs de l'art et de la culture. J'ai pu avoir de précieux conseils pour faire mon CV. J'ai essayé de faire disparaître mon trou dans le CV en suivant non pas une chronologie mais plutôt des thématiques.
Lors de mes entretiens, j'ai toujours voulu être honnête et parler de ma maladie. Il n'est pas toujours évident de chercher un emploi avec un cancer. Ma recherche a duré neuf mois. Si certains ont pris peur, d'autres ont été assez admiratifs. Mon employeur actuel a applaudi mon honnêteté. Une honnêteté qui m'a permis de décrocher le poste.
J'évoluais un peu hors de la société avec mon immunodéficience. Reprendre après un cancer, c'est toujours fatiguant pour le corps. Il faut du temps pour reprendre un rythme.
Qu’est-ce qui vous a aidée ?
Ce qui m'a le plus aidée, c'est de parler et de mettre des mots sur la difficulté de trouver mon premier emploi après un cancer. Avec ma psychologue par exemple. Ou de partager un peu de mon histoire sur les réseaux. Ce qui m'a permis d'avoir une vague de soutiens qui « reboostent » et redonnent un peu de confiance en soi.
Selon vous, comment peut-on améliorer l'accompagnement des personnes malades en entreprise ?
Je pense qu'il est important de mettre en relation des patients dans la même situation pour qu'ils puissent échanger entre eux et se soutenir ensemble.
Si vous aviez 1 seul conseil ou bonne pratique à partager pour mieux concilier maladie et travail, lequel serait-ce ?
J'ai toujours opté pour l'honnêteté et la transparence face à un recruteur lorsqu'il me demandait des explications sur mon trou dans le CV. En expliquant avec des mots simples, sans tomber dans le pathos, je pense sincèrement que cette expérience de cancer peut apporter de réels arguments dans un CV : la persévérance, la patience, la résilience. Autant de qualités qui peuvent être un plus.
Merci Marion pour votre témoignage !
Si vous aussi, comme Marion, vous souhaitez témoigner de votre expérience de la maladie au travail, dans vos études ou votre recherche d’emploi, contactez-nous à l’adresse alloalex@wecareatwork.com
Pour toutes vos questions pour mieux concilier maladie et travail, sachez qu’ALLO Alex est là pour vous aider ! Pour rappel, le service est joignable au 0800 400 310 du lundi au vendredi de 9h à 17h (appel gratuit)
Comments